1er septembre 2014 : levé de soleil depuis le mont Perdu
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mercredi 26 août 2009

23-08-2009 TURON DE NEOUVIELLE FACE EST (Dinf)

Juste avant de parvenir au sommet
Cyril en visite dans les jardins suspendus du Turon,
en direction de l'arête terminale
Sortie de L3
Piton d'époque dans la longueur du rateau de chèvre
Cyril arrive à R2

Au Turon de Néouvielle par la face est directe (voie Ravier 1963)
avec Cyril Renailler

Si le premier 3000 vaincu aux Pyrénées en 1787 par Reboul et Vidal avec Guicharnaud est d'un accès très débonnaire par son versant nord du bassin de la Glère, il en va autrement des parois qui dominent le lac et les terrasses de Cap-de-Long. Cyril enfin revenu de son Tadjikistan, redescend donc de 2000m de dénivellé. Nous optons pour la voie directe ouverte en face est du Turon, par Jean et Pierre Ravier le 20 octobre 1963. Ce jour là, ils fêtaient leur trentième anniversaire, et non content de déflorer cette voie, ils réalisèrent le même jour une première sur le pène Esperracade, sous le pic Méchant. Chacun son cadeau!

Nous partons à 6h15, remontons le chemin connu de la brèche de Néouvielle avant de filer sur les terrasses. J'abandonne les bâtons et mes chaussures (j'ai pas envie de trimbaler mes Super-guide dans le sac) au milieu les blocs après l'arête Ferbos, et poursuis l'approche avec les chaussons. Avec le guide Ollivier (itinéraire 240a) et le livre de Pascal Ravier, il n'est pas trop difficile de repérer l'éperon qui s'élève dans la face.

Cyril profite des premiers rayons de soleil en regardant
le pic Long s'iluminer

9h30, 1ère grande longueur sur la droite du fil de l'éperon, dans de belles dalles (III), en tirant légèrement à gauche, relais sur friends.

2ème longueur identique plus courte, afin de rejoindre le fil de l'éperon (III+). Relais sur un bloc, sous un bastion surplombant.

3ème longueur, un pas acrobatique pour franchir une nervure, puis en tirant sur la droite pour ensuite remonter franchement de superbes dalles (2 pitons en place) avant de parvenir au passage clé de cette voie: une fissure horizontale en rateau de chèvre, très spectaculaire.

Mais juste dessous, j'ai plus beaucoup de matos, alors je place un coinceur béton au dessus du 2ème piton, et Cyril me redescend en moulinette. Je récupère quelques friends avant de remonter me frotter au passage. Encore quelques pas avant d'y parvenir (IV+), puis il faut se hisser (un pas de V-) au niveau de la fissure avant de l'empoigner. Et là, après y avoir coincé un friend n°3, il ne reste qu'à la traverser de gauche à droite, les mains agrippées sur le rebord, les pieds en adhérence sur la dalle au sommet de laquelle elle se trouve. Passage magnifique, bien gazeux, un peu d'adrénaline. Encore quelques pas (IV/IV+), et il faut revenir sur la gauche pour reprendre le fil de l'éperon. Relais sur sangle (blocs) sur terrasse 3 étoiles, au pied d'un ressaut recouvert de lichen noir.

4ème longueur : jusqu'ici, j'avais suivi à la lettre la voie originale du guide Ollivier, et pour sortir du ressaut de base, au lieu de contourner à gauche le bastion qui me domine (comme indiqué), je passe sur la droite. Un pas malcommode (V-) pour enjamber une nervure puis une petite traversée aérienne suivent, avant de remonter une courte cheminée légèrement déversante (IV+). Au dessus, de bons rochers (IV-) mènent à une zone facile. Relais en terrasse sur bec.

Cyril passe devant et nous avançons en tendu (à 60m!) pendant environ deux longueurs, entre rochers et pentes herbeuses, afin de récupérer la base d'une petite arête sur la droite qui s'élève jusqu'au sommet. Joli jardin supendu.

Après avoir lové un brin, je continue sur l'arête en corde tendue à 30 m, progressant sur un bon rocher agréable (II+). Parvenu sous le sommet, à hauteur du col qui sépare le Turon de la pointe Reboul-Vidal, je propose à Cyril de tirer à flanc sur la gauche pour aller gravir cette dernière. A peine ai-je quitté l'arête que je me retrouve dans un rocher pourri, je provoque l'éboulement de quelques blocs qui atterissent sur la corde. Suffit, je vais pas bouziller une corde par an (comme l'an dernier dans la face nord du pic Long). Je reprend le droit chemin de l'arête aussitôt et nous débouchons au sommet peu après, dans une bien belle ambiance (14h).

Nous sommes pleins d'admiration pour nos deux impénitents du pyrénéisme (qui eux ne laissaient pas leurs Super-guide au bas de la face) et bien content qu'ils aient découvert cette voie de toute beauté, sur un granit absolument irréprochable. Chapeau bas, encore une fois. En plus, ils avaient pas dû chaumer, parce que le guide Ollivier donne la voie en 1h30! Pascal Ravier, qui en propose une variante directe dans son guide Vallée d'Aure, morceaux choisis, indique quant à lui 3h, ce qui me semble plus juste. Nous on a mis 4h30, mais on prend beaucoup de photos, et je fume aux relais...

Tour d'horizon, repas, pendant quune cordée termine l'arête SO, puis descente par la voie en Z à partir du point le plus bas de la crête Turon-Trois Conseillers. Je la connais bien mais tout de même, avec les chaussons aux pieds dans les pentes de gispet et d'éboulis, je préfère garder la corde et demander à Cyril de me tenir au cas où. On descend ainsi rapidement en tendu à 30m par cette face jusqu'aux éboulis (itinéraire 225 du guide Ollivier) avant de regagner le matériel. Retrouvaille avec les chaussures, et retour à Cap-de-Long (17h) par les terrasses et le sentier habituel.

En conclusion : belle voie non équipée, certainement peu fréquentée, permettant de gagner de manière très élégante le sommet du Turon de Néouvielle. A recommander.

1 commentaire:

Lagrole a dit…

Alors là, chapeau bas!
Moi qui pensais que cette muraille, visible depuis Cap de Long, était infanchissable!
Cordialement.
@+

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